Offrande musicale, Rompon
Communiqué 2015-4

Le deuxième concert de l'Offrande musicale aura lieu cette fin de semaine de la Pentecôte, les samedi 23 mai à 20h30 et dimanche 24 mai à 17h, à la chapelle du Vieux Rompon.
Programme autour de compositeurs des écoles française, belge et suisse, bref francophones, au tournant des XIX ème et XX ème siècle.

Un programme de musique de chambre pour vents et piano, autour du saxophone, en compagnie de la clarinette et du basson, émaillé de pièces pour piano solo.

Répertoire donc autour du saxophone, qui sera interprété par Alexandre Doisy, remarquable musicien originaire de Privas, que certains d’entre vous ont déjà pu apprécier lors d’un récital à la Chapelle il y a 2 ans.

Ce bel instrument créé par Adolphe Sax en 1858, a été très bien mis en valeur par le compositeur belge Jean-Baptiste Singelée, ami de l'inventeur. A l'origine, le premier trio que vous entendrez est écrit pour saxophone soprano, saxophone alto et piano; mais la clarinette, cousine en bois de la nouvelle invention en métal peut fort bien dialoguer avec cet instrument relativement moderne : une découverte pour tous…

Charles Koechlin , doué aussi bien pour les études en polytechnique que musicale, entre au Conservatoire de Paris à 22 ans dans les classes de composition de Jules Massenet et de Gabriel Fauré. Son recueil pour piano seul de Paysages et Marines correspond aux goûts de l'époque et à ceux du compositeur lui-même : la nature est une source d'inspiration notoire du post-romantisme avant la période moderne proprement dite. Le compositeur, qui, à 49 ans, n'est plus un jeune homme, taquine dans ces pièces une polytonalité très nouvelle. Stravinski, d’ailleurs, en l’utilisant largement, vient de secouer le Tout-Paris de l'époque avec le Sacre. Là aussi, du nouveau pour la chapelle, bien que Jeanne Bovet ait bien pu travailler ses oeuvres. Elle aimait les compositions de cet aîné qu'elle a dû fréquenter à Paris au cours de ses études…

Avec André Caplet, et ses Impressions d'automne, on retrouve ce même esprit de contemplation de la nature. En 1905, il compose cette œuvre originale pour le saxophone, alors qu'il est déjà détenteur du Prix de la « Société des compositeurs de musique » et du Prix de Rome. Sa carrière de chef d'orchestre l'a certainement rapproché de cet instrument relativement nouveau et auquel les partitions contemporaines de l'époque faisaient de plus en plus de place. Nadia Boulanger, qui fut aussi professeur de Jeanne Bovet, aimait à dire de lui : " Il nous éblouissait par sa facilité, son entendement, sa faculté de se plier à toutes les disciplines: être prêt à tout faire tout de suite".

Marguerite Roesgen Champion, genevoise d’origine, fut élève de Ernest Bloch et Emile Jaques-Dalcroze au Conservatoire de Genève. Elle a fait l'essentiel de sa carrière à Paris dès 1926, essentiellement comme claveciniste et enseigna à l’Ecole normale de musique de Paris. Elle est l'une des premières compositrices suisses à visibilité publique, et c'est une première ici à Rompon que ce Trio pour saxophone, basson et piano, originalement écrit pour saxophone, basson et clavecin.

Claude Debussy fut grand ami de Koechlin et Caplet. En effet, Koechlin lui a consacré plusieurs écrits, tandis que Caplet dirigea nombre de premières de ses œuvres, dont la Rhapsodie pour saxophone et le Martyre de Saint-Sébastien. Debussy s'inspirait lui aussi de la nature dont il avait une conception quasi religieuse. Ses réflexions le portaient à dire que méditer sur la nature était sa forme de prière. A cet égard, la chapelle du Vieux Rompon offre un écrin particulier pour ce genre de musique contemplative et spirituelle.

La Rhapsodie pour clarinette a été composée en 1910 par un Claude Debussy fraîchement nommé au directoire du Conservatoire de Paris, à l’intention du Concours final de la classe de clarinette.

Autre genèse pour la Rhapsodie dédiée au saxophone qui elle fut commanditée par une riche mécène américaine Elisa Hall, qui avait commencé l’étude du saxophone dans un but thérapeutique et finalement se passionna à en élargir son répertoire.

La partition de l’Isle joyeuse, quant à elle, a été inspirée par un tableau de Watteau de 1717: l’Embarquement pour Cythère, utilisant des harmonies aux couleurs exotiques et nouvelles ( gammes par tons )

Georges Bizet, régalera le public de son Nocturne pour piano seul, aux tonalités inquiètes mais se terminant de façon radieuse ainsi qu’avec quelques Jeux d'enfants, dont il était un interprète très apprécié au piano, arrangé à cette occasion pour notre quatuor. Instrumentation convenant aussi très bien à la fameuse Marche « des Rois », tirée de l’Arlésienne.

Œuvres de la fin de sa vie, cependant précédant Carmen et la déception que cet insuccès temporaire, les pièces de ce jour sont de petits joyaux de la musique de chambre française d'il y a un siècle et demi...

<span style="line-height: 115%; font-family: "Calibri","sans-serif";">Amateurs de découvertes musicales, vous serez comblés et attendus nombreux par le groupe d'accueil de l'Offrande musicale, pour apprécier programme et artistes samedi à 20h30 et dimanche à 17h00.

►►►<span style="font-size:11.0pt;line-height:115%;font-family:"Calibri","sans-serif";
mso-ascii-theme-font:minor-latin;mso-fareast-font-family:Calibri;mso-fareast-theme-font:
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mso-bidi-theme-font:minor-bidi;mso-ansi-language:FR-CH;mso-fareast-language:
EN-US;mso-bidi-language:AR-SA">Programme détaillé (format pdf)

"Laisse le silence te pénétrer. Ne parle pas. Ecoute le silence. Il contient l’Infini.
Quel que soit le nom que tu puisses donner à cet Infini,
de Lui découle la source d’eau vive qui irrigue
toutes les parcelles de ton âme.
Ne parle pas… Ecoute le silence…"