Offrande musicale, Rompon
Communiqué 2015-10
Alors que l'été tire à sa fin, le florilège des concerts de fête se poursuit à la Chapelle du Vieux Rompon. Le quatuor Dohnànyi qui travaille à Morges (en Suisse) est l'invité de marque de la prochaine fin de semaine en musique les samedi 5 septembre prochain à 20h30 et dimanche 6 à 17h00.
On ne saurait honorer la mémoire de Jeanne Bovet et de Raphaëlle Lépine, fondatrices des concerts à Rompon il y a 50 ans, sans programmer une œuvre de Schubert ! Et notamment son Quatuor à cordes en mi bémol majeur. C'est un tout jeune Franz, musicien âgé de seize ans seulement, qui vient de s'inscrire à l'Ecole normale d'instituteur en 1813! Enthousiasme et fraîcheur juvénile, ritournelle joyeuse et rythmes sautillants, une « verve d'opéra bouffe » selon Tranchefort… alors que Schubert vient de quitter l'école du Stadtkonvikt de Vienne, où ses dons l’avait fait admettre pour des études gratuites. N'est-ce pas là un bel hommage aux jeunes douées de toutes les autres générations ?
En suite de programme, Beethoven et son quatuor en do majeur dit « 3è Razoumovski » dont la technique virtuose fait éclater les traditions formelles du genre ; il est le dernier de la série pour cette formation. Le dédicataire en était l'ambassadeur de Russie à Vienne, allié du prince Lichnowsky, grand ami et protecteur de Beethoven. Notre intarissable source chez Tranchefort cite cette note retrouvée de la main de cet homme d'exception : « De même que tu te jettes dans le tourbillon mondain, de même tu peux écrire des œuvre en dépit de toutes les entraves qu'impose la société. Ne garde plus le secret de ta surdité, même dans ton art ». Quelle résilience merveilleuse chez cet homme de 37 ans et quelle leçon de création pour les descendants de cette période romantique !
La fin du concert présente Dvořák et son Quatuor à cordes Op.96 en fa majeur dit « américain » à la faveur duquel on fait un saut de quelque 80 ans dans l'histoire de la musique. En 1893, le compositeur tchèque est en séjour prolongé aux États-Unis, plus précisément Spiville dans l'Iowa.
Il y découvre la musique des noirs en prière, leurs fêtes et le drame de leurs deuils. Preuves en soient l'usage de la gamme pentatonique dans les gammes mineures, les septièmes à la place de la sensible, des rythmes pointés et syncopés : un savant mélange entre traditions de sa Bohème natale et celle des noirs. La fin de l’œuvre est un hymne au chant du baryton dont le timbre du violoncelle est si proche, ou le chant du violon sur sa corde la plus grave, imitant la voix chaude d'une chanteuse de gospel. Ce n'est pas en vain que l'on prétend dès lors que c'est une des partitions les plus célèbres du compositeur arrivé à sa maturité.
Programme finement ciselé par des artistes au long passé partagé à travailler ensemble. Selon la tradition, le groupe d’accueil des concerts reçoit le public à la sortie de chacun des concerts avec une collation au jardin et le partage avec les artistes du jour. Rejoignez-les donc au Prédicant samedi à 20h30 ou dimanche à 17h00. Vous aurez un réel plaisir à rencontrer ces chaleureux artistes.
Offrande musicale Rompon
►►► Programme (format pdf)<span style="font-size:11.0pt;line-height:115%;font-family:"Calibri","sans-serif";
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