Rompon – Association de l’Offrande Musicale.
Chers amis des concerts de Rompon,
Le week-end des 19 et 20 août nous a offert de bien belles émotions avec Mozart et Dvorak, par un bel ensemble à cordes et piano. Assurément un grand souvenir pour les auditeurs ! La rentrée est là, et souhaitons que l’été indien se prolonge un peu pour accueillir les 2 derniers week-ends de notre saison estivale.
Voici donc notre prochain programme :
Concerts, samedi 9 septembre au soir à 20h00 (Attention nouvel horaire !)
Et dimanche 10 septembre à 17h00.
Ce nouveau programme nous fera revenir au début du XVIIIème siècle, et l’on y entendra la guitare jouer seule ou mêler ses sonorités perlées à celles du clavecin. L’orgue de la Chapelle résonnera également. Ainsi, nous porterons la dernière touche à notre tour d’horizon des cordes pincées : après la mandoline, la guitare « jazz », la guitare classique, le clavecin, voici donc la guitare dans un répertoire baroque. Pour ce concert, deux fins artistes pour nous emporter à Venise avec Vivaldi, en Espagne avec Scarlatti et Soler ou encore en Allemagne du Nord avec Bach :
Léon Fischer, qui va découvrir la colline de Rompon, à la guitare, en compagnie de
Guy Bovet, pilier de Rompon, à l’orgue et au clavecin. Merci à eux de nous offrir ce magnifique programme baroque.
Ce programme se présente comme une immersion dans le monde florissant de cette 1ère moitié du XVIIIème siècle. On ne présente plus Antonio Vivaldi (1678-1741), musicien vénitien précoce et ultra-doué, compositeur universellement connu, mais on oublie peut-être qu’il n’en a pas toujours été ainsi. De fait, malgré sa phénoménale carrière et sa réputation européenne de son vivant, Vivaldi fut très vite oublié après sa mort, pour n’être redécouvert qu’au XXème siècle, et reconquérir le monde de la musique. Bien qu’ayant réalisé toute sa carrière de compositeur et professeur à Venise, au fameux « Ospedale della Pietà » (orphelinat pour jeunes filles qui y recevaient une éducation musicale très poussée), cela ne l’empêcha pas de composer une œuvre pléthorique, s’illustrant dans tous les genres musicaux, notamment le concerto ou l’opéra, de voyager, montant des opéras dans différentes grandes villes italiennes et européennes, d’administrer un théâtre à Venise, et de se faire éditer à Amsterdam !
Vivaldi a même dû rencontrer le 2ème géant de notre programme : Domenico Scarlatti (1685-1757), plus jeune de quelques années et issu d’une grande famille de musiciens. En effet Scarlatti vint de Naples étudier à Venise auprès de Gasparini, à une période où Venise était un centre européen de la musique où il a pu côtoyer également Haendel. Bien que virtuose incontesté du clavecin et compositeur brillant et original, et après bien des pérégrinations (et quelques postes) en Italie, il part pour le Portugal avant de finalement se fixer en Espagne, où il passera les 30 dernières années de sa vie, à Séville, Aranjuez ou Madrid, au service et sous la protection de la princesse Marie-Barbara de Bragance. Scarlatti est un compositeur majeur de cette époque à plusieurs titres, ayant importé en Espagne son style napolitain, tout en intégrant des éléments de son pays d’adoption, tel le Flamenco, par exemple. Il a notamment beaucoup œuvré à faire évoluer la technique et le langage du clavier, n’écrivant pas moins de 555 sonates dont vous entendrez 2 à l’orgue, puis 2 autres au clavecin. Vous pourrez y « toucher du doigt » le génie original et inventif de Scarlatti, aux antipodes des styles de Bach ou Couperin.
Elève de Domenico Scarlatti, le compositeur espagnol Antonio Soler y Ramos, dit Padre Soler (1729-1783), a commencé l’étude de la musique dès l’âge de 6 ans. À 23 ans, il entre dans les ordres et intègre la communauté de San Lorenzo de El Escorial, où il passera toute son existence, exerçant comme maître de chapelle, claveciniste, compositeur et même théoricien de la musique ! Cependant il s’absentera à de nombreuses reprises pour des concerts, notamment à l’invitation de l’infant d’Espagne. Cette liberté fera des jaloux parmi la communauté ! Il composera une œuvre prolifique, dont énormément de musique religieuse, bien sûr, mais aussi, à l’instar et dans la lignée de son mentor Scarlatti, beaucoup de sonates pour clavecin (au moins 200), des quintettes pour orgue et cordes, des concertos pour deux instruments dont vous entendrez l’un d’eux lors du concert.
Au centre du concert, nous quitterons la Méditerranée pour l’Allemagne du Nord, à Leipzig, où bien qu’éloigné des maîtres précédents, Vivaldi et Scarlatti, Johann Sebastian Bach (1685-1750), leur exact contemporain, se tient informé de ce qui se passe en Europe, et notamment en France et en Italie, par une incroyable avidité à lire, recopier (pour les analyser et les digérer) et parfois transcrire toutes les partitions qui passent à sa portée. Ainsi, il transcrira pour le clavecin un grand nombre de partitions pour violon de Vivaldi, dont visiblement il appréciait le talent. Ici, c’est la profonde Suite en ut mineur BWV 997, originalement écrite pour luth, vers 1740, par le Bach de la grande maturité, que nous aurons le bonheur d’entendre. Nous sommes ici dans une partition très introspective et intérieure, bien loin de la Suite de Danses « à la française », sauf peut-être dans la Gigue finale, où transparaît un caractère plus dansant et virtuose.
Et le parcours du concert, tel un palindrome repasse par Scarlatti et Vivaldi pour retrouver le soleil et les couleurs du sud. Quel parcours et quel rendez-vous nous attend sur la colline de Rompon !
Venez partager ces merveilles musicales ainsi que le verre de l’amitié à l’issue du concert, où les bénévoles de l’Association de l’Offrande Musicale se réjouissent de vous retrouver à la Chapelle du Vieux Rompon, et de partager avec vous ces moments de convivialité entre public et artistes.
Michel Westphal, pour l’équipe de l’Offrande Musicale