Rompon – Association de l’Offrande Musicale.

Chers amis des concerts de Rompon,

Quels deux très beaux récitals, offerts par Guilhem Fabre, et dédiés au grand répertoire du piano avons-nous eus en ce début septembre ! L’auditoire, qui avait bravé les éléments pour venir assister aux concerts, a été bouleversé et ému par ces deux soirées musicales extraordinaires. Un très grand merci à Guilhem !

Eh bien, chers amis, nous voici déjà à notre 10ème et dernier rendez-vous estival, qui aura lieu :

Samedi 21 septembre à 20h00, et dimanche 22 septembre à 17h00.

En compagnie de Guy Bovet, pilier musical de notre association, à l’orgue et au clavecin, et d’Hélène Galatéa Conrad, au violon, qui nous fait l’amitié de revenir à la Chapelle de Rompon, nous visiterons des pages françaises et italiennes de la fin du XVIIème et de la 1ère moitié du XVIIIème siécles. Merci beaucoup à eux de nous faire découvrir (ou redécouvrir parfois) cet immense et beau répertoire baroque.

Répertoire français, tout d’abord, avec François FRANCOEUR. Né à Paris dans une famille de musiciens, il est un violoniste très précoce, car à douze ans déjà, il joue dans l’Orchestre de l’Académie Royale de Musique (Opéra de Paris !). Cette sonate, de style gracieux et raffiné, empreinte de tendresse et de poésie, est inspirée de la Suite de danses « à la française ».

Autre François, beaucoup plus connu, celui-ci : COUPERIN, également parisien, claviériste et issu d’une dynastie de musiciens, pour deux pièces de clavecin : « Les fauvettes plaintives » et « le rossignol vainqueur », qui mettent en évidence la mode de l’observation et de la description de la nature en vogue à l’époque baroque, donnant lieu à des tableaux naturalistes ou des pièces musicales tentant d’imiter les sons de la nature. Couperin, libéré du « joug » artistique imposé par Louis XIV, peut donner libre cours à son inventivité et à son originalité.

Partons pour l’Italie, avec Francesco Antonio BONPORTI. Originaire de Trente, au nord-est de l’Italie, il étudie la théologie et la composition à Rome. Prêtre et musicien, ses compositions deviendront célèbres (plus que leur auteur !) ; elles se caractérisent par la richesse de leurs harmonies, ainsi que par une écriture mélodique et rythmique peu conventionnelle. Elles ont dû servir de modèle à bien des compositeurs dont certainement Bach, à qui l’on avait attribué à tord l’une ou l’autre de ses inventions. Les titres des mouvements de l’invention n°2 sont originaux, en particulier : Balletto, et Cappricio
.
Gregorio STROZZI, napolitain, a traversé le XVIIème siècle. À l’instar de Bonporti, il accomplit des études très complètes dans sa ville natale, incluant la théologie et la musique. Prêtre et musicien lui aussi, il a composé énormément de musique religieuse, une Passion, un office pour Noël, mais son ouvrage le plus marquant est son livre conséquent pour l’orgue et le clavecin, dont est issue la Toccata au programme. Ouvrage attachant de par l’originalité du langage, et par ses harmonies audacieuses et ses motifs caractérisés.

Giovanni Antonio PANDOLFI MEALLI, lui est d’origine toscane, et a connu une vie mouvementée et romanesque, passant par Venise, puis Innsbrück, au service des Habsbourg ; ensuite on le retrouve violoniste à Messine en Sicile, d’où il s’enfuit, suite à un duel, pour la France, et enfin à Madrid où il se met au service des Habsbourg espagnols ! De sa musique, on ne connaît que des œuvres pour violon et basse continue dans un style « phantasticus » et aux titres évocateurs et très originaux !

Domenico SCARLATTI est un autre napolitain, issu d’une dynastie de musiciens, en particulier son père, le grand Alessandro, qui le forma comme organiste, puis l’envoie à Venise où il bénéficie de l’enseignement de Gasparini et se lie étroitement avec Haendel. On le retrouve à Rome où il exerce plusieurs fonctions, dont maître de Chapelle à Saint-Pierre et pour l’ambassadeur du Portugal. Ceci expliquera qu’il s’expatrie à Lisbonne et enfin à Madrid. Quel voyage ! Bien qu’ayant écrit pour l’opéra et l’église, ce n’est que vers cinquante ans qu’il va édifier ce monument de 555 sonates pour clavecin (555, vous avez bien lu !), assez semblables dans leur courte forme, mais toutes très différentes par leur expression, leur contenu, leur langage, et qui ont fait sa célébrité. Virtuose infatigablement inventif et original, on peut le considérer comme l’un des pères de la technique moderne du clavier.

Pietro LOCATELLI, violoniste virtuose, est né à Bergame, formé dans cette ville, puis à Rome. Il voyage auprès des cours princières les plus importantes d’Europe pour finalement se fixer à Amsterdam, où il attachera beaucoup de soin et d’importance à l’édition de ses œuvres. Il développe la sonate pour violon, dans le sillage de son maître et modèle Corelli, notamment la forme avec un mouvement lent initial, mais en y intégrant ses traits caractéristiques comme les sauts de cordes, les sons suraigus, le staccato, les successions rapides, exploitant ainsi les multiples facettes et possibilités du violon.

Quelle véritable tournée de l’Europe baroque latine ! Les musiques françaises et italiennes nous permettront de rêver encore au soleil estival, et nous combleront avant la coupure automnale de nos concerts. L’équipe des bénévoles et des musiciens de l’Association de l’Offrande Musicale, comme à chaque week-end, sera heureuse de vous accueillir et de partager ces merveilleux moments de musique avec vous !

Michel Westphal, pour l’équipe de l’Offrande Musicale

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"Laisse le silence te pénétrer. Ne parle pas. Ecoute le silence. Il contient l’Infini.
Quel que soit le nom que tu puisses donner à cet Infini,
de Lui découle la source d’eau vive qui irrigue
toutes les parcelles de ton âme.
Ne parle pas… Ecoute le silence…"