Rompon – Association de l’Offrande Musicale.

Chers amis des concerts de Rompon,

Après un week-end de concerts consacrés à Mozart, Schubert, Schumann et Poulenc, dans un répertoire de piano solo, sonate et trio alliant alto, clarinette et piano, voici que nous arrivons à notre cinquième rendez-vous de la saison, et c’est tout de suite le prochain week-end, déjà !

Les deux concerts auront lieu le samedi 26 juillet à 20h00, et le dimanche 27 juillet, à 17h00.

Pour ce week-end, nous avons la chance de pouvoir compter sur de véritables amis de longue date de nos concerts : le pianiste Marc Pantillon, que notre fondatrice Jeanne Bovet portait en très grande estime, et son frère violoncelliste Christophe Pantillon. Nul doute qu’une étroite et profonde complicité musicale sera au rendez-vous ! Et nous aurons également le bonheur de prolonger l’atmosphère si riche et créative du début du XIXème siècle avec Ludwig van BEETHOVEN et Robert SCHUMANN.

En ouverture du concert, nous entendrons les variations opus 5 de Beethoven, sur un thème de Haendel. Dans son travail compositionnel, Beethoven a cultivé avec passion durant toute sa vie, l’étude de la forme à variations. De célèbres exemples viennent à l’esprit, comme les variations sur un thème tiré de son ballet Prométhée, dans le final de sa 3ème symphonie. Cette passion culminera dans le final de sa 9ème symphonie avec les variations sur le thème de l’Ode à la Joie. Pour les variations opus 5, Beethoven s’empare d’un thème de Haendel, tiré de l’oratorio « Judas Macchabée », thème martial ultra célèbre qui a servi de base à un cantique protestant : « À toi, la gloire ». C’est l’œuvre d’un jeune Beethoven de 26 ans, fraîchement installé à Vienne, virtuose du clavier, et qui taille donc la part du lion au piano, mais où l’on peut déjà déceler un traitement novateur dans la relation entre les 2 instruments.

Puis viendront, de Robert Schumann, les 3 Fantasiestücke opus 73. Ces pièces, initialement destinées à la clarinette (mais dont l’édition originale mentionne déjà la possibilité de les jouer au violoncelle), et dont le titre initial était « Soiréestücke, ont été écrites en 1849, année où Dresde est en proie à d’importants troubles politiques contraignant le couple Schumann à se réfugier à la campagne. Rien de tout cela ne peut se déceler à l’écoute de ces pièces d’un caractère plutôt optimiste, et évoquant l’aspiration à l’harmonie et la paix. La 1ère est empreinte d’une mélancolie rêveuse, tandis que la 2ème est plus joueuse et légère, avec une partie centrale virevoltante (dialogue enlacé de lignes de triolets entre les deux instruments). La 3ème, quant à elle, est fougueuse, frénétique et passionnée, débordant d’énergie et s’achève en un « accelerando » exubérant.

Nous reviendrons ensuite à Beethoven, avec sa sonate pour violoncelle et piano opus 69, en la majeur. Œuvre de la période dite « héroïque » (période médiane de l’activité créatrice de Beethoven), et donc contemporaine des symphonies 4, 5 et 6, elle appartient à la pleine maturité, tant par la richesse de ses idées musicales que par l’équilibre du dialogue entre le violoncelle et le piano. Elle est d’une expression moins binaire ou dans l’opposition thématique que les deux sonates précédentes, mais plutôt empreinte d’un lyrisme tendre. Elle s’ouvre sur une sublime mélodie exprimée par le violoncelle, qui sera le 1er des trois thèmes tissant l’Allegro initial. Suit un Scherzo très original, « quasi menuetto », puis un très court adagio cantabile, sorte d’interlude précédant l’Allegro vivace final d’une écriture brillante, mais toujours mélodique. Bien que Beethoven ait inscrit dans la dédicace de la 1ère édition : « dans les larmes et la douleur », exprimant son état d’âme durant cette période (face à tant d’adversité : surdité grandissante, vie émotionnelle difficile, situation politique, …), on ne peut déceler telle expression de désarroi dans cette sonate plutôt sereine et lyrique.

Que de beaux moments de partage musical avons-nous en perspective ! Quel beau parcours dans cet univers du romantisme allemand !

Chaleureuse bienvenue à tous aux concerts des 26 et 27 juillet qui sauront nous ravir l’âme et les oreilles, et où toute l’équipe des bénévoles de l’Association de l’Offrande Musicale se réjouit de vous accueillir à la Chapelle du Vieux Rompon.

Michel Westphal, pour l’équipe de l’Offrande Musicale
2025-07-26-et-27-rompon-programme-detaille-pantillon.pdf

"Laisse le silence te pénétrer. Ne parle pas. Ecoute le silence. Il contient l’Infini.
Quel que soit le nom que tu puisses donner à cet Infini,
de Lui découle la source d’eau vive qui irrigue
toutes les parcelles de ton âme.
Ne parle pas… Ecoute le silence…"